LE KAVA

Le kava est un soporifique fait à partir d’un plante liée aux arbres à piment. Il fut utilisé pendant des millénaires par les mélanésiens à travers différents endroits du Pacifique pour plusieurs raisons, mais avant tout comme un relaxant. Le kava du Vanuatu possède environ 32 composants actifs, en faisant le kava le plus fort au monde. Pour ceux qui ont essayé le kava fidjien et qui n’ont rien ressenti – faite attention, ce n’est rien à côté du kava du Vanuatu !

Le kava n’est pas une boisson alcoolisée mais reste tout de même un narcotique, le seul autorisé au monde. Il n’entraîne pas d’accoutumance ni de dommages sur l’organisme. Au contraire, des recherches récentes lui accordent des propriétés thérapeutiques et de grosses compagnies pharmaceutiques à travers le monde s’y intéressent.

Culturellement, c’était traditionnellement une boisson pour les chefs utilisée lors de cérémonies. Mais comme la culture Vanuatu est très diversifiée, il en va de même pour l’utilisation du kava et des cérémonies – et des tabous autour du kava. Sur l’île de Tanna, la racine pulpeuse du kava est lavée puis coupée et mâchée par les garçons et les jeunes hommes avant d’être recrachée dans un « vêtement » en fibre de noix de coco. Le jus est ensuite pressé puis bu. Il est courant de penser à certains endroits que la salive de ces mâles – souvent vierges – ajoutent des composants chimiques augmentant ses effets. La force du kava varie certainement, mais surtout en raison de son âge (plus il prend de l’âge, plus il est fort). Sa dilution dans l’eau réduit aussi ses effets.

Le kava est bu seulement par les hommes (défini comme ceux circoncis) en début de soirée, après une dure journée de travail. Il est bu d’une traite, le goût amer et épicé qui arrive ensuite peut être amélioré en mordant dans quelques choses de doux tel qu’un morceau de canne à sucre. Le résidu boueux est ensuite craché.

Deux à quatre coquilles de kava (environ 15cl chaque) sont habituellement suffisantes pour relaxer même le plus stressé des habitants de Tanna. Néanmoins les femmes ne sont autorisées en aucune circonstances à s’approcher du nakamal où la cérémonie a lieu, à moins de vouloir être frappées, voire mourir si l’on remonte loin dans le temps.

Sur d’autres îles, femmes et hommes partagent le kava comme remède aux souffrances et aux maladies. Les femmes qui accouchent apprécieraient d’en boire parfois mais c’est très déconseillé maintenant car cela peut altérer la vigilance des bébés ou leur aptitude à respirer correctement à la naissance.

 Le kava ressemble à une eau boueuse. Son goût est… disons, terrible, d’où le crachat du résidu après et les bienfaits de prendre en bouche quelque chose de doux après. La meilleure description du goût se définit comme un mélange de boue, d’épice, d’eau de vaisselle savonneuse et sale. Les lèvres et la langue ont ensuite tendance à s’engourdir… 

Ceci est un effet naturel, comme l’effet relaxant qui arrive après quelques coupes. Il augmente aussi la sensibilité visuelle et auditive, ce qui explique que le nakamal soit peu éclairé et que les gens parlent doucement.

Cela ne sert sûrement à rien de boire du kava juste pour essayer. Ça a un sale goût et une coupe n’aurait aucun effet. Vous devez en prendre 2 ou 3 en quelques minutes pour ressentir le moindre effet.

Ne vous inquiétez pas, la pire des choses qui puissent vous arriver est d’être destressé et peut être vous sentir d’humeur à dormir suffisamment pour sauter le repas (c’est aussi acclamé comme méthode pour perdre du poids !).

Si vous voulez prendre du kava avec vous, il est légal d’en transporter la poudre dans tous les états d’Australie. Vous pouvez en prendre 2kg sans permis mais devez le déclarer aux douanes quand vous arrivez. Pour les européens et les nord-américains, cela devrait passer puisqu’il est maintenant exporté dans ces régions. Vérifier tout de même avec vos douanes.